
Ci-dessous la déclaration intersyndicale lue lors du rassemblement :
Nos organisations, FSU, UNSA Éducation, CFDT-ERFP, CGT Educ’action, FNEC FP-FO et SUD Éducation, tiennent à exprimer leur émotion après l’assassinat par un élève de Mélanie Grapinet, assistante d’éducation (AED) au collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute Marne. Nos pensées vont à sa famille et aux personnels de cet établissement, à qui nous adressons toutes nos condoléances. L’ensemble de la communauté éducative est meurtrie, car une nouvelle fois endeuillée par l’assassinat, dans l’exercice de ses fonctions, d’un personnel de l’Éducation nationale.
La sécurité des personnels et des élèves est une question complexe mais indispensable à traiter afin que nos collègues et les élèves puissent travailler et étudier dans de bonnes conditions. Elle ne pourra pas se réduire à des gesticulations politico-médiatiques, comme l’annonce de l’installation de portiques à l’entrée des établissements ou les déclarations aussi martiales que stupides, comme l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs.
Ce drame nous rappelle à quel point les Assistant-es d’Education sont exposé-es aux violences et aux nombreux dysfonctionnements au sein de l’Education nationale. Ce sont des personnels d’une importance cruciale au sein des établissements scolaires. Il est plus que temps de reconnaître à leur juste valeur leur place et l’importance de leurs missions au sein de l’Education nationale, et de rappeler le rôle central de nos vies scolaires et de nos pôles santé sociaux (infirmières, Psy-EN, assistantes sociales).
Le jour même où ce drame a eu lieu, nos collègues du collège Diderot de Besançon exerçaient leur droit de retrait suite à des tirs de mortier sur leur établissement et des menaces proférées contre plusieurs collègues. La question du climat scolaire et de la sécurité concerne les établissements scolaires dans des proportions différentes, et nécessite en premier lieu davantage de personnels formés et qualifiés. Le manque de moyens organisé par les gouvernements successifs en terme de personnels a dégradé les conditions d’encadrement et de prise en charge des élèves. Ce manque s’avère encore plus criant dans un contexte où la santé mentale des élèves se dégrade. A l’heure où les arbitrages budgétaires pour 2026 doivent être rendus, nous réaffirmons l’urgence d’avoir des équipes pluriprofessionnelles complètes dans chaque établissement afin de faire un travail éducatif et de prévention efficace.
L’école doit être un lieu où les élèves et les personnels se sentent en sécurité. Il est de la responsabilité du gouvernement, du ministère de l’Education nationale, de construire une École juste, accueillante, qui accompagne tous les élèves dans leurs difficultés et protège les
personnels.